Maurice Nadeau a 100 ans

Maurice Nadeau / Photo DB 2006

C’est avec émotion et admiration qu’on voit Maurice Nadeau franchir ce 21 mai 2011 le cap d’un siècle de vie, d’une vie avec et pour les écrivains et la littérature… Ceux qu’il a fait connaître, qu’il a défendus, édités, sont devenus des classiques de la littérature du XXe siècle. ils s’appellent Louis-Ferdinand Céline, Samuel Beckett, Henry Miller, Claude Simon – prix Nobel de littérature en 1985 –  pour ne citer qu’eux. Maurice Nadeau est lui-même auteur d’essais : son Histoire du Surréalisme, publiée en 1945, fait toujours autorité. Tandis que, hors des sentiers battus,  La Quinzaine littéraire, la revue qu’il a fondée il y a plus de quarante ans, est restée fidèle à son refus de toute allégeance. 

Longtemps directeur de collection chez des éditeurs dont il fait vivre encore aujourd’hui le catalogue, Maurice Nadeau est devenu éditeur à part entière en 1984 en fondant la maison d’édition qui porte son nom. Il y publie notamment l’auteur sud africain  Coetze qui recevra le prix Nobel de littérature en 2003 et fera connaître de jeunes auteurs, comme Georges Perec, dont il publie Les Choses, en 1965, ou Michel Houellebecq dont il a édité le premier roman, L’Extension du domaine de la lutte.

Engagé en littérature, Maurice Nadeau l’a aussi été dans les combats politiques. d’abvord militant au Parti communiste français, il rejoint le mouvement trotskyste dans les années 1930. Il participe à un réseau de résistance pendant la Seconde guerre mondiale puis, plus tard, au « Manifeste des 121 » défendant le droit à l’insoumission pendant ce qu’on n’appelle pas encore la guerre d’Algérie. Un événement qui le rapproche de Jean Paul Sartre. En 1967 il est à Cuba, lors de la création de l’OLAS, l’organisation latino-américaine de solidarité… avant que ne vienne le désenchantement.

A partir de 1945, il est journaliste au journal Combat où il dispose d’une page littéraire. Pendant 25 ans , il dirige chez l’éditeur Julliard une revue littéraire, Les Lettres Nouvelles, avant de fonder La Quinzaine littéraire, une revue bimensuelle qu’il dirige toujours et qui a fêté son millième numéro en 2009, fidèle à son engagement de départ qu’y rappelait Maurice Nadeau :  » Ne dépendre de personne, ni des puissants ni des amis, pas davantage de partis ou de coteries ». (1)

Un parcours qui force l’admiration et le respect. Un « contemporain capital »  peut-on lire dans Le Point, pour le centième anniversaire de Maurice Nadeau.  Souhaitons que, comme les auteurs et oeuvres qu’il nous a permis de découvrir et d’aimer, il le reste le plus longtemps possible…

(1) Un recueil des chroniques rédigées par Maurice Nadeau dans sa revue a été publié en 2006 à l’occasion des quarante ans de La quinzaine littéraire, sous le titre Journal en Public (Editions Maurice Nadeau)

Pour entendre la voix de Maurice Nadeau, écouter :
Portrait de Maurice Nadeau (2006/RFI)

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