« Antoine Caron (1521-1598). Le théâtre de l’Histoire » au château d’Écouen

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La Tenture des Valois, château d’Écouen/ photo db

Avec cette nouvelle exposition le Musée national de La Renaissance entend redonner toute sa place à l’un des artistes français les plus influents de la seconde moitié du XVIe siècle. Bien qu’Antoine Caron ait travaillé successivement pour cinq monarques, de François Ier à Henri IV, et pour la reine mère Catherine de Médicis, il n’avait pas fait jusqu’alors l’objet d’une manifestation à la hauteur de sa polyvalence artistique, de sa longue carrière et de son influence durable. C’est chose faite avec l’exposition Antoine Caron. Le théâtre de l’Histoire qui réunit jusqu’au 3 Juillet 2023 quelque 80 oeuvres au cœur du château d’Écouen dans une architecture et un décor contemporains des créations de l’artiste et dans un parcours qui met en évidence les échanges entre peinture, dessin, sculpture et tapisserie. Dans ce dernier domaine, il faut souligner le caractère exceptionnel de la présentation des huit tapisseries de la célèbre Tenture des Valois, tissée à Bruxelles pour Catherine de Médicis, et qui n’avait pas été vue en France dans son intégralité depuis plus de quatre siècles.

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Antoine Caron par François Quesnel, château d’Écouen / Photo db

C’est à Beauvais, où il est né en 1521, qu’Antoine Caron a dû recevoir sa première formation, notamment au contact d’artisans verriers participant à la construction de la cathédrale. Mais aucune trace ne subsiste de cette période. Il se serait également « formé à Écouen, sur les manteaux de cheminée du château », indique Matteo Gianeselli, Conservateur du patrimoine au musée national de la Renaissance et commissaire de l’exposition. (1) Ce qui est avéré, par contre, c’est que Caron a parachevé sa formation auprès des Italiens actifs sur les chantiers des châteaux de Fontainebleau et d’Anet, Primatice et surtout Niccolò dell’Abate qui « laisseront  une trace durable, indélébile sur son art ». En particulier dell’Abate dont il s’affirme comme un digne héritier  dans tous les grands genres artistiques : peinture d’histoire, scénographie, allégorie, décor et paysage.

Replacer Caron dans cet environnement artistique et culturel est l’objet de la première salle de l’exposition. Avec  la fascination exercée sur les artistes par les décors de Fontainebleau, notamment de la galerie d’Ulysse conçue par Primatice et où intervient également Antoine Caron, jeune artiste auquel sont confiés des motifs ornementaux des grotesques.

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Ruggiero de’Ruggieri, d’après Primatice, « Ulysse affrontant les sirènes et franchissant le détroit de Charybde et Scylla

La suite de l’exposition, consacrée à « Caron fournisseur de modèles », met d’abord en évidence la diversité de métier de peintre à la Renaissance. Une diversité que révèle un examen attentif de la version gravée du portrait dessiné par François Quesnel. Les divers objets logés dans les angles du cadre précisent que les compétences du « peintre » vont bien au-delà : « la palette et les pinceaux sont complétés par le compas et l’équerre de l’architecte, le papier et les plumes de l’écrivain et les attributs du savant », souligne Henri Zerner, conservateur et professeur honoraire à Harvard, dans le catalogue de l’exposition. (2)

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trois versions de « La remise du livre et de l’épée » du Cycle d’Artémise, d’après un modèle d’Antoine Caron

Artiste aux multiples facettes, Antoine Caron connaît un grand succès auprès de ses contemporains. Il collabore avec de nombreux confrères, à qui il fournit des modèles destinés à être transcrits dans des techniques diverses –  dessin, gravure, peinture, sculpture et tapisserie. À cet égard la séquence autour de La Remise du livre et de l’épée dans le cycle d’Artémise – à la gloire de Catherine de Médicis – témoigne de la variété des supports de sa diffusion sur une période de plus de quarante ans, avec notamment des tapisseries qui seront réalisées sous Henri IV, après la disparition de Caron. On ignore si celui-ci avait un atelier et formait lui même des apprentis, mais son art est à tel point populaire que son style est repris, sur les plans visuel et technique, par des peintres gravitant dans son sillage. Des « suiveurs » qui contribuent au rayonnement du « maître », bien au delà de la cour, des frontières.

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Tenture des Valois, La Réception des ambassadeurs polonais aux Tuileries Antoine Caron (d’après) © Gabinetto fotografico delle Gallerie degli Uffizi

Des frontières que les huit tapisseries de la Tenture des Valois ont franchi pour venir s’installer au château d’Écouen, le temps de l’exposition. Tissées en Belgique, probablement dans les ateliers du Bruxellois Willem de Pannemaker, elles n’avaient pas été revues ensemble depuis leur arrivée à Florence en 1589. Le caractère exceptionnel de leur présentation – grâce au prêt consenti par la Galerie des Offices – dans un décor contemporain de leur création, n’échappe pas au visiteur. En témoigne le silence qui se fait à l’entrée dans la salle où elles sont exposées,  au sein du petit groupe effectuant la visite ce jour-là.

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Tenture des Valois/détail du tissage / Photo db

En s’approchant et déambulant dans la galerie (3), c’est la complexité des compositions,  la finesse du tissage – fils de laine, soie, or, argent doré – et son excellente conservation qui suscitent l’admiration. La Tenture des Valois a vraisemblablement été commandée par Catherine de Médicis qui en a fait ensuite don à sa petite-fille, Christine de Lorraine, au moment de son mariage avec Ferdinand Ier de Médicis.

On associe les compositions des tapisseries à six dessins de Caron réalisés vers 1573-1574, sous Charles IX, dont certains sont présentés dans l’exposition; il s’agit essentiellement « de scènes festives auxquelles Catherine de Médicis a fait ajouter les personnages, dans un souci à la fois dynastique et diplomatique, de propagande, pourrait-on dire, tandis qu’en arrière plan se trament d’autres réalités, notamment les guerres de religion », précise Matteo Gianeselli. (4)

Nous voilà dans « Le théâtre de l’Histoire »…

Qui se poursuit dans les deux dernières salles de l’exposition consacrées d’abord à l’attrait d’Antoine Caron pour l’Antiquité, bien qu’il n’ait jamais quitté la France. Il s’agit de « rivaliser avec les anciens, dans une sorte d’émulation », mais aussi de « mettre en scène » cette Antiquité, dans des reconstitutions qui servent aussi à « l’exaltation des Valois ». Ce lien avec la mise en scène s’affirme dans l’une des dernières oeuvres attribuées à l’artiste et présentée pour la première foi au public, La résurrection du fils de Naïm, où les personnages, dans une sorte de chorégraphie qui n’occupe que le tiers inférieur du tableau, évoluent dans un véritable décor de théâtre où se mêlent architecture imaginaire et nature majestueuse. Pour

Matteo Gianeselli, « on est tenté (…) d’y voir les prémices de la grande peinture de paysage telle qu’elle est formulée quelques décennies plus tard par Nicolas Poussin, Claude Lorrain ou Laurent de la Hyre, voire Hubert Robert ».

4_Antoine Caron, La Résurrection du fils de la veuve de Naïm, collection particulière (sotheby_s_Art Digital Studio)

Antoine Caron, « La Résurrection du fils de la veuve de Naïm, » collection particulière (sotheby’s Art Digital Studio)

 

(1) Le décor d’un des manteaux de cheminée peints du Pavillon d’Abigail est considéré comme un témoignage des débuts artistiques du peintre. Il a été rejoint en 2021 par deux panneaux attribués à l’entourage d’Antoine Caron, acquis par le Musée national de la Renaissance en 2021. (La mort de la femme de Sestos et La confrontation d’Élie et des prophètes de Baal sur le mont Carmel)
(2) Le catalogue est publié par les édition de La Réunion des Musées nationaux-Grand-Palais (RMN-GP). Sous la direction de Matteo Gianeselli, avec la contribution d’une vingtaine d’auteurs.
(3)  La tenture des Valois a remplacé l’accrochage permanent des dix tapisseries de David et Bethsabée,
(4) Un contexte qu’éclairent deux expositions présentées simultanément au musée de l’Armée à Paris (La haine des clans. Guerres de religion) jusqu’au 30 juillet 2023) et au musée `Condé à Chantilly (Visages des guerres de religion,1559-1610) jusqu’au 21 mai 2023), dans le cadre d’une démarche partagée avec ces deux institutions pour l’organisation d’une saison Faste et Tragédie à la Renaissance.

L’exposition bénéficie du soutien des plus grandes institutions françaises (Bibliothèque nationale de France, musée du Louvre, Mobilier national, musée d’Arts de Nantes, Mucem de Marseille…) et internationales (Gallerie degli Uffizi de Florence, The J. Paul Getty Museum de Los Angeles, Courtauld Gallery de Londres…)

 

Musée national de la Renaissance

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Le château d’Écouen, Musée national de la Renaissance / Photo db

Château d’Écouen
Rue Jean Bullant
95440 Ecouen
Tel. 01 34 38 38 52

Horaires du musée :
Tous les jours (sauf le mardi)
9h30-12h45 et 14h00-17h15

Horaires du parc du château :
Tous les jours de 8h00 à 18h00

Accès par le train :
Gare du Nord banlieue : ligne H (voie 30 ou 31) 20 minutes
direction Persan-Beaumont / Luzarches par Monsoult
Arrêt gare d’Écouen-Ézanville
Puis autobus 269, direction Garges-Sarcelles (5 min) Arrêt Mairie/Château
On peut aussi rejoindre le château à pied depuis la gare par la forêt (20 min), le chemin est balisé.

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SUPER TERRAM  à l’Espace Voltaire : une exposition hors des sentiers battus…

Gonzalo Borondo_Éter_2021_© photo_Roberto Conte

SUPER TERRAM, Gonzalo Borondo, « Éter » © photo Roberto Conte

… et l’expression n’est pas anodine, car si le titre de l’exposition signifie « hors sol », c’est bien sur un sol recouvert de terre que commence le parcours du visiteur dans les quelque 3000 M2 de l’Espace Voltaire, situé sur une ancienne fabrique industrielle dans le 11ème arrondissement parisien (1). Répondant à l’invitation de la Fondation Desperados pour l’Art Urbain, l’artiste-curateur Gaël Lefeuvre a réuni une dizaine d’artistes internationaux dont les oeuvres se présentent comme une allégorie de nos vies contemporaines, en perte de repères face à la nature et à l’existence d’un monde commun. Un état que les artistes interprètent, chacun à sa façon, par le biais d’oeuvres organiques et souvent évolutives :sculptures, installations visuelles et sonores, ainsi que des oeuvres d’art numérique, toutes réalisées in situ. Un propos cohérent et une belle harmonie entre des oeuvres puissantes et l’espace qui les accueille. Parcours subjectif…
À voir jusqu’au 19 mars 2023
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Le salon Rétromobile 2023 placé sous le signe des 24 heures du Mans

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Salon Rétromobile 2023, « Quand les Françaises brillent » Au premier plan la D.B Panhard victorieuse à l’indice de performance aux 24 H du Mans en 1960 et 1961© db

Cette 47ème édition du Salon Rétromobile, le grand rendez-vous international d’automobiles de collection, qui s’est tenue au Parc des exposition de la Porte de Versailles du 1er au 5 février, ne pouvait que rendre hommage à la célèbre course automobile qui fête cette année son centenaire. C’est en effet le 26 mai 1923 que trente-trois voitures représentant dix-sept marques et trois nations se sont présentées sur le circuit de 17,262 km tracé à l’est du Mans. Au fil des 90 éditions de ce qui est devenu « le plus célèbre tour d’horloge du monde », les marques françaises se sont souvent illustrées. Une exposition leur est consacrée au sein du salon. Lire la suite

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Derniers jours !! « Le blason des temps nouveaux » au Musée national de la Renaissance à Écouen

ECOUEN BLASONS

château d’Écouen, le plafond de la chapelle © db

S’il est un domaine qui semble a priori réservé à la monarchie et à la noblesse, c’est bien l’héraldique, la science des blasons. La nouvelle exposition qui se tient jusqu’au 6 février 2023 au château d’Écouen/Musée national de la Renaissance se propose précisément de montrer que ces armoiries, emblèmes, signes, couleurs nés sur les champs de bataille au XIIe siècle correspondent en fait à une pratique très répandue à l’époque de la Renaissance dans toutes les couches de la société française. Le château du connétable Anne de Montmorency, construit entre 1538 et 1550, constitue le lieu idéal pour pour découvrir l’univers de l’héraldique. Lire la suite

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« Échappées », L’exposition de photographies de Florence Levillain joue les prolongations …

IMG_20221124_185939La galerie Signatures à Paris présente jusqu’au 7 décembre 2022 « Echappées », une exposition de Florence Levillain qui réunit deux séries oniriques : « Nébuleuse » et « Au pied de la lettre ». La première s’attache aux aspirations, interrogations et réflexions d’une jeunesse post-covid dont la vie a été bouleversée et les espoirs contrariés par le confinement. Dans la seconde, la photographe s’est emparée d’expressions idiomatiques – lever l’ancre, enfoncer des portes ouvertes, etc – pour les représenter dans leur sens littéral. La série « Au pied de la lettre » fait l’objet d’un livre publié sous le même titre aux éditions Actes Sud junior. Lire la suite

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SORS DE TA RÉSERVE ! 

Les oeuvres du Frac Île-de-France s’exposent à Romainville

11-Logo SORS de ta RÉSERVE !Dernier Fonds régional d’art contemporain à ne pas disposer d’un espace de réserve propre, le Frac Île-de-France vient de combler cette lacune, avec un nouveau site à Romainville, Les Réserves, implanté au cœur du nouveau pôle d’art contemporain de l’Est parisien et inauguré officiellement en mai 2021. Après le transfert des 2078 œuvres de la collection, une nouvelle étape a été franchie le 22 juin dernier, avec l’ouverture d’espaces dédiés à la présentation d’oeuvres choisies par le public via l’application Sors de ta réserve.com . Pour ce premier accrochage, 33 oeuvres d’autant d’artistes ont été sélectionnées, tous médiums confondus.
À voir jusqu’au 1er octobre 2022 * Lire la suite

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Les  Aliénés du Mobilier national : du rebut à la métamorphose

1-ALIÉNÉS GOBELINS

Les Aliénés, de haut en bas et de gauche à droite : « L’École des loisirs » (mécanos et tapisserie au point), collectif « Artspéculation »/« La Rêveuse », Thierry Bétancourt / « Érosion », Coralie Laverdet / Photos Mobilier national

Un vent de folie souffle sur le Mobilier national, héritier du garde-meuble royal créé au XVIIe siècle. Qu’on se rassure, ces « Aliénés », loin de mettre en péril ce haut lieu de patrimoine et de création contemporaine, l’ouvrent à une démarche innovante. Laquelle consiste à confier à des artistes plasticiens des meubles  jugés désuets et sans réelle valeur patrimoniale, vouées souvent à la destruction ou à la récupération de matériaux. C’est ainsi que trente-quatre créateurs contemporains ont eu « carte blanche » pour réinterpréter à leur façon ces pièces de mobilier, qui d’inaliénables étaient devenues « aliénées », afin qu’elles puissent réintégrer les collections du Mobilier national. En attendant, elles sont exposées du 10 au 21 juin dans la Galerie des Gobelins. Des réalisations originales et audacieuses attendent le visiteur… Lire la suite

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Les contes cruels de Paula Rego

La grande artiste anglo-portugaise est décédée le 8 juin 2022, à l’âge de 87 ans.

Une importante exposition au Musée de l’Orangerie à Paris en 2018/19 avait permis de
découvrir son oeuvre « singulière, puissante et dérangeante ». On pourra lire ou relire

ci-dessous l’article publié à cette occasion.

Paula Rego, « la fille du policier »  1987 © Paula Rego. Courtesy Marlborough Fine Art

À 80 ans passés, l’artiste portugaise Paula Rego fait enfin l’objet d’une exposition conséquente dans un musée parisien.(1) Rassemblant quelque soixante oeuvres –  peintures et gravures des années 1980 à 2000 – ces « Contes cruels », s’ils constituent davantage une anthologie qu’une rétrospective, permettent néanmoins une approche cohérente de l’art singulier, puissant et dérangeant de Paula Rego. Un art figuratif et narratif qui puise son intensité et souvent sa violence dans la propre vie de l’artiste, la complexité des rapports humains, la condition des femmes, la cruauté des contes, l’incohérence des rêves, le brouillage des frontières entre l’humain et l’animal. L’intérêt de cette exposition du musée de l’Orangerie réside aussi dans le fait de présenter des oeuvres de Goya, Redon, Daumier ou Louise Bourgeois, en contrepoint de celles de Paula Rego. À voir jusqu’au 14 janvier 2019.

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Derniers jours !  « REGARDS » à la Maison de Victor Hugo : une exposition pas comme les autres….

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Eduardo Arroyo, « Espoir et désespoir d’Angel Canivet 1 », 1977

Illustrer la diversité des modes de perception par le sens de la vue, tel est le propos de « Regards », cette nouvelle exposition dans la demeure parisienne de Victor Hugo. Elle réunit  quelque quatre-vingt oeuvres – peintures, sculptures, dessins, gravures, photographies – issues des collections des musées et institutions de la Ville de Paris. La particularité de l’exposition vient du fait  que sa conception et son élaboration ont été confiées à un collectif d’une quinzaine de personnes, des non spécialistes issus du monde de la psychiatrie, en collaboration avec Paris  Musées. (1) Pour le représenter, ce collectif a choisi de créer un personnage fictif de commissaire d’exposition nommé Lucienne Forest. Il en résulte une exposition originale, passionnante et documentée, où le visiteur découvre les oeuvres au fil d’un parcours à la fois cohérent et subjectif.
À voir jusqu’au 19 juin 2022 Lire la suite

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Au château de La Roche-Guyon, sur les pas de Mortimer prisonnier du temps…

05-MachinaXion-Escalier d_honneur (2)©Photo Emmanuel JF Riche pour le Château de La Roche-Guyon

Exposition « MachinaXion », Escalier d’honneur © Photo Emmanuel JF Riche

… ou plutôt, 60 ans plus tard, sur les pas de la création par Edgar P.Jacobs de l’album Le Piège diabolique dont l’action se déroule dans le village de La Roche-Guyon, au coeur du parc naturel régional du Vexin français, et notamment dans son château millénaire dont le donjon domine la Seine. L’exposition MachinaXion. Mortimer prisonnier du temps au Château de La Roche-Guyon, invite le visiteur à parcourir une double histoire, celle inventée par l’auteur et celle du lieu, dans une scénographie qui mêle subtilement l’univers fantasmatique de Jacobs et le « mille-feuille » architectural unique du château. Un double voyage dans le temps sur fond sonore du Faust de Gounod…
À voir jusqu’au 27 novembre 2022. Lire la suite

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« Phèdre! », un Racine jubilatoire découvert au Théâtre de la Bastille…

Photo Christophe Raynaud de Lage : Festival d’Avignon

« Phèdre! » /Photo Christophe Raynaud de Lage

Comment retracer la généalogie des protagonistes de la célèbre pièce de Racine, décrypter les ressorts de la tragédie classique et la subtilité de l’alexandrin, faire partager sa passion pour l’oeuvre  non sans se livrer à quelques digressions, blagues et jeux de mots, et finalement l’interpréter, tout cela seul en scène et en 1h40 chrono ? C’est le défi que relève haut la main et pour la plus grande joie des spectateurs le comédien Romain Daroles,  sur un texte et dans une mise scène de François Grémaud. Lire la suite

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Les 50 ans de la Renault 5 au salon Rétromobile… 

Photo Renault Communication:DR

Photo RenaultCommunication / DR

… Un anniversaire sous le signe des retrouvailles, puisque c’est après un an d’interruption et un report pour cause de Covid, que les habitués du salon Rétromobile ont pu retrouver le chemin du Parc des expositions de la Porte de Versailles, du 16 au 20 mars dernier. Une 46ème édition à la surface un peu réduite, mais néanmoins toujours aussi éclectique, puisque Rétromobile a pour vocation de mettre en valeur les véhicules roulants en tous genres qui ont façonné l’histoire de la mobilité : automobiles, motos, chars et tanks, camions, tracteurs … Témoins d’un passé lointain ou récent allant de l’ancêtre de la voiture avec le Fardier de Cugnot à vapeur au projet d’Aérotrain et à la DS,  en passant, entre autres, par la collection de véhicules de la gendarmerie, un hommage à Amédée Gordini, et …  la R5 qui soufflait cette année ses 50 bougies. Lire la suite

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« Avec l’Espace » : une exposition d’art contemporain au CNES

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Stefan Eichhorn, Salvage#1 © S.E.

C’est une exposition singulière que celle organisée par l’Observatoire de l’Espace, le laboratoire culturel du Centre national d’Études spatiales, et qui se tient du 18 au 20 mars au siège du CNES à Paris.
Singulière,  à l’image de toutes les actions entreprises depuis plus de vingt ans par l’Observatoire de l’Espace dans le but de susciter des rapports nouveaux entre la culture, l’art et l’Espace. Comme cette nouvelle exposition « Avec l’Espace »   où les réalisations de vingt artistes contemporains – quel que soit le médium utilisé – nous invitent à repenser et questionner notre rapport à l’espace.
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Théâtre :  « JUBILER » ou la construction d’un couple

« Jubiler » au Théâtre de La Reine blanche- Judith Rémy et Benoit Giros

Le théâtre de La Reine Blanche, dans le 18ème arrondissement de Paris, présente « Jubiler », la nouvelle pièce écrite par Denis Lachaud et mise en scène par Pierre Notte. Sur scène, on retrouve Benoit Giros – on avait admiré en 2018 sa prestation dans « La Magie lente » (1) – en duo cette fois avec Judith Rémy. Ils sont Stéphanie et Mathieu, ils ont cinquante ans et ont fait connaissance via internet. Pendant 1h30, on les accompagne dans leur cheminement, semé à la fois de confiance et de crainte, pour forger leur intimité, construire un couple, « guidés à l’unisson par leur envie de jubiler ensemble ».
À voir jusqu’au 20 février 2022.

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Sabine Weiss, grande figure de la photographie humaniste, est décédée le 27 décembre 2021 à l’âge de 97 ans.

Sabine WEISS / JOEL SAGET / AFP

Fin 2014, à l’occasion de ses 90 ans, neuf photographes lui avaient rendu hommage lors de l’exposition « Déclics » organisée à la Maison européenne de la Photographie (MEP) à Paris. Ces photographes professionnels, d’environ un demi-siècle les cadets de Sabine Weiss avaient été invités à réaliser chacun une image dont ils avaient eu le « déclic » à partir d’une photographie de leur ainée. L’exposition de leurs clichés – qui font désormais partie de la collection de la MEP – en regard de ceux qui les avaient inspirés avait été un rare moment de partage et d’émotion photographiques. Retour sur cette exposition.

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Château d’Écouen : « Émailler le verre à la Renaissance » …

 

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Recettes vénitiennes de la Renaissance : Gobelet : deux sphynges affrontées/musée du Louvre/ Gobelet aux putti, fouilles du monastère de Santa Chiara de Padoue/Gourde pèlerin, Apt Trésor de la Cathédrale/Coupe couverte sur pied : le triomphe de la chasteté, Paris, musée du Louvre

… Cette nouvelle exposition du Musée national de la Renaissance-Château d’Écouen, nous emmène sur les traces des artistes verriers entre Venise et la France. Quelque 120 pièces issues de collections notamment françaises, anglaises et italiennes ont été rassemblées pour illustrer le propos à la fois artistique, historique  et scientifique de l’exposition.  Car au-delà de la complexité et du raffinement des formes et des décors alliant verre, dorure et émail, il s’agit aussi d’explorer l’origine géographique et la datation de certains chefs-d’oeuvre, une façon de démêler le vrai du faux, ou plutôt le Vénitien du «façon de Venise», du XVIe au XIXe siècle.
À voir jusqu’au 14 février 2022
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Le Saint Thomas de Vélasquez à Orléans : itinéraire d’un chef-d’oeuvre

« Dans la poussière de Séville… sur les traces du Saint Thomas de Vélazquez » : L’exposition-dossier présentée au musée des Beaux-Arts d’Orléans jusqu’au 14 novembre 2021 reconstitue l’histoire de ce célèbre tableau acquis au XIXe siècle par le musée. Attribué dans un premier temps à  Murillo, ce n’est que dans les années 1920 qu’il le sera officiellement à Velazquez (1599–1660). Un siècle plus tard, c’est un Saint Thomas récemment restauré que découvre le visiteur, avec une dizaine d’oeuvres d’autres artistes qui offrent un éclairage sur les sources et le contexte de création du tableau de Velazquez.
À voir jusqu’au 14 novembre 2021.

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Expositions à l’Abbaye Royale de l’Épau : Itinérance photographique et Art sacré sarthois

Aux portes de la ville du Mans – et à une heure de Paris en TGV – l’Abbaye Royale de l’Épau constitue l’un des plus beaux exemples d’architecture cistercienne en France. Classé monument historique en 1973, le site a retrouvé son aspect originel du XIIIe siècle à l’issue d’un vaste et long chantier de restauration.

Depuis 2013, le parc et les salles de l’abbaye accueillent des expositions photographiques autour d’un thème. Celui de « l’itinérance », retenu cette année, réunit, jusqu’au 31 octobre 2021, sept artistes aux esthétiques et approches très diversifiées.  

Cette saison 2021 est aussi marquée par l’exposition « Trésors d’Art Sacré » qui rassemble sous les voûtes majestueuses de l’abbatiale une soixantaine de tableaux témoignant de la richesse de l’art sacré sarthois au XVIIe siècle. Et aussi de l’importance du travail de restauration mené au cours des trente dernières années par le département. Un travail qui fait l’objet d’une présentation didactique dans des salles à l’étage de l’abbatiale. 

À voir jusqu’au 19 septembre 2021

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« Le Paris de Dufy » s’expose à Montmartre

Dufy Raoul (1877-1953). L’atelier de l’impasse Guelma (1935-1952) Paris, Centre Pompidou – Musée national d’art moderne – CCI

Le musée de Montmartre se devait d’accueillir cette exposition des oeuvres de Raoul Dufy (1877-1953) ayant pour motif Paris. Arrivé du Havre, sa ville natale, en octobre 1899, le peintre ne tardera pas en effet à installer son atelier au premier étage du 12 rue Cortot, qu’il partage avec un autre Havrais, Othon Friesz. La Butte, alors un lieu privilégié pour rencontrer artistes et galeristes, offre aussi un point de vue unique pour découvrir la capitale, que Dufy n’aura de cesse d’arpenter et de peindre. Rassemblant près de deux-cents oeuvres et documents, l’exposition Le Paris de Dufy met en évidence  l’importance du motif parisien dans l’oeuvre de l’artiste et la diversité des domaines où il s’est exprimé : peinture, aquarelle, dessin, gravure sur bois, tapisserie, croquis destinés aux tissus imprimés, céramique.
À voir jusqu’au 2 janvier 2022 Lire la suite

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« Je suis encore en vie » de Jacques Allaire au Théâtre des quartiers d’Ivry

Un titre qui résonne comme un écho au chemin des salles de théâtre enfin retrouvé…
C’est surtout celui du spectacle de Jacques Allaire que le Théâtre des quartiers d’Ivry, installé dans l’ancienne Manufacture des Oeillets, accueille du 27 au 30 mai 2021. Je suis encore en vie est une expérience théâtrale surprenante et prenante.  L’auteur et metteur en scène a en effet choisi le mutisme pour exprimer l’indicible violence faite à une femme, la poétesse afghane, Nadia Anjuman, battue à mort par son mari. Durant l’heure que dure le spectacle, on n’entend jamais les voix des acteurs, Anissa Daoud et Jacques Allaire, mais on est porté par la puissance de leur présence dans un silence habité de sons, de musique et d’extraits de poèmes en voix off.

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Aux Éditions du Mécène on se demande Qui boit (buvait) quoi?

Voilà une bonne question sur laquelle se sont penchés Patrice de Moncan et Debra Finerman dans ce nouvel ouvrage « Leurs vins préférés, Légendes historiques & Stars actuelles ».

D’Alexandre le Grand à Winston Churchill ou Claude François en passant par Henri IV, Jean Gabin ou la bien nommée Marguerite Duras, sans oublier, bien sûr, Gérard Depardieu, les auteurs ont passé  en revue plus de 150 personnalités d’époques et d’univers différents,  sous l’angle de la dive bouteille …

Le résultat de leurs recherches est aussi divertissant qu’instructif, offrant au lecteur une sorte d’histoire du vin et de l’évolution des goûts en la matière, dans laquelle il peut puiser à son gré. Lire la suite

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Prolongation jusqu’au 20 décembre 2020 : Delaperche à Orléans, « Un artiste face aux tourments de l’Histoire »…

Jean-Marie DELAPERCHE, « Tous les âges passent sur l’aile du temps, vers 1817 »

… ou « un génie révélé ». C’est en ces termes que l’exposition au musée des Beaux-arts d’Orléans, consacrée à Jean-Marie Delaperche (1771-1843) a été annoncée et est présentée. Il s’agit bien en effet de révélation, puisque l’artiste était resté dans l’ombre jusqu’à aujourd’hui. C’est à dire jusqu’à la découverte et l’identification en 2017 d’un ensemble de 91 dessins, jugés dignes des plus grands artistes de son temps. Une découverte qui a été suivie d’une longue enquête pour retracer la biographie et la carrière du dessinateur et peintre, d’Orléans où il est né à Paris où il meurt, en passant par Moscou où il a vécu une vingtaine d’années. Sans que soient pour autant levées toutes les zones d’ombre sur l’oeuvre  et la personnalité complexe de Jean-Marie Delaperche. Lire la suite

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