
Alexis Tricoire, « Astral Mood »
Depuis quatre ans maintenant, l’arrivée du printemps coïncide à Paris avec un voyage dans les imaginaires spatiaux à l’invitation de l’Observatoire de l’Espace, le pôle culturel du Centre national d’Études spatiales. À l’occasion de la 4ème édition du Festival Sidération, placée sous le thème « Obsessions et Fascinations », le public pourra découvrir du 21 au 23 mars 2014, au siège du CNES, les créations inédites d’une trentaine d’artistes, réalisées à la suite d’un processus d’immersion dans le monde spatial.

Kom-Post/Image Mathieu Bouvier
L’Observatoire de l’Espace du CNES élabore et conduit depuis l’année 2000 la politique culturelle de l’établissement, contribuant ainsi à un dialogue entre chercheurs, médiateurs et publics. Une revue – Espace(s) -, des interventions dans diverses institutions, dont les musées, notamment lors de La Nuit des musées, la publication d’un ouvrage, Cosmothropos, résultant d’ une enquête sur les traces de l’espace sur terre, et le Festival Sidération, ont permis au fil des ans de concrétiser cette démarche. Laquelle a pris une nouvelle dimension avec l’élaboration d’un programme « Création et imaginaire spatial » qui a permis « de jeter de nouvelles passerelles entre l’Espace et la création artistique, en offrant aux artistes un accès privilégié à l’univers spatial, qu’ils se réapproprient à travers leur travail singulier pour proposer une vision personnelle ou critique« . Par ailleurs, depuis 2006, l’Observatoire de l’Espace a mis en place une résidence « en impesanteur », qui offre l’opportunité à des artistes et écrivains de se confronter à l’Espace en embarquant à bord de l’Airbus A300 Zéro-‐G et de nourrir leur travail artistique de cette expérience.

Petit aperçu de l’élément central de la pièce « Le cosmos nous fait rêver »par Véronique Binst et Gwénnaëlle La Rosa à Sidération le 21 mars 2014
« Obsessions et Fascinations », le thème retenu pour cette nouvelle édition du festival Sidération est propice « aux plus libres vagabondages et propres à cristalliser angoisses et espérances les plus existentielles« , nous disent les organisateurs. Près d’une trentaine d’artistes – metteurs en scène, musiciens, chorégraphes, écrivains etc…. – et des acteurs du monde spatial vont donc livrer au public du festival leur exploration de ce thème, témoignant dans leur diversité de « la puissance évocatoire de l’Espace ». C’est ainsi qu’Eric Pessan et Pierre Senges (1) partageront avec le public leur expérience en impesanteur à bord de l’airbus Zéro G. Frédéric Ferrer, le collectif Kom-Post, Claire Rengade et Carole Thibaut évoqueront les fascinations que l’Espace exerce sur les acteurs du monde spatial et sur le public. Sylvain Kassap et l’ensemble Laborintus, la troupe Grand-Magasin ou encore Stéphane Olry et Didier Petit s’appuieront sur des archives spatiales pour nourrir leurs obsessions. La chorégraphe Kitsou Dubois évoquera l’état du corps et les nouvelles formes d’attirance qui naissent dans l’espace.

« Vision Verticale » de Chetwynd (détail)
On pourra voir aussi le film de marionnettes Vision Verticale réalisé en 2011 par Marvin Gaye Chetwynd En 2011, Marvin Gaye Chetwynd réalise le film de marionnettes Vision verticale, qui sera présenté le samedi 22 mars à 17h lors du festival. Pour cette création l’Observatoire de L‘Espace avait mis à disposition de l’artiste britannique sa « spatiosphère » : un dispositif interactif qui propose un ensemble de courts métrages offrant un regard croisé sur les connaissances issues de l’Espace et des activités spatiales avec les différentes interrogations suscitées par l’évolution de notre société. (3)

« Sidération 2013 » : Bernard Chambaz et le clarinettiste Sylvain Kassap
Tandis qu’un exobiologiste, une géographe et un spécialiste de l’observation spatiale de la Terre réagiront aux fantasmes sur l’univers puisés dans des films de fiction. L’écrivain Bernard Chambaz, revient avec son dernier livre, Dernières nouvelles du martin-pêcheur. On avait particulièrement apprécié l’an dernier la lecture de son texte Le Certificat relatant ses impressions corporelles et connexions mentales lors de sa résidence « »en impesanteur ».
Fidèle reflet de la vocation de l’Observatoire de l’Espace – défricher et porter à la connaissance du public les liens entre l’art et l’Espace – le festival Sidération s’enrichit chaque année de nouveaux domaines de création. Car il n’est pas forcément nécessaire d’avoir été en « impesanteur » pour entrer en résonance avec l’Espace. En témoignent les bulles suspendues comme les sept planètes du système solaire de l’ Astral Mood d’Alexis Tricoire. Le designer végétal sera présent avec cette installation aux Floralies de Nantes en mai prochain. Pourquoi pas à une prochaine édition de Sidération… Cette édition 2014 s’accompagne de la publication du numéro 10 de la revue Espace(s), dédié lui aussi aux « Obsessions et Fascinations », avec un sommaire qui fait la part belle à la littérature et à la poésie… (2)

Le siège du CNES à Paris © CNES/Olivier Pascaud
(1) « L’impesanteur est une anomalie, mais comme elle advient, elle est envisageable, donc plausible : à l’émerveillement s’ajoute un étrange sentiment de normalité » : une des réflexions de l’écrivain Pierre Senges après sa résidence en impesanteur. Il dialoguera le 23 mars avec les instruments acoustiques et électroniques de Jean-Jacques Birgé
(2) La revue est dirigée par Gérard Azoulay, responsable de l’Observatoire de l’Espace.(3) Le film a été réalisé en réponse à une commande de l’Observatoire de l’Espace dans le cadre de l’action des Nouveaux commanditaires, initiée par la fondation de France, avec la médiation du Consortium de Dijon où l »installation Vision Verticale est actuellement présentée dans le cadre de l’exposition Almanach 14.
Pour le programme détaillé du Festival Sidération 2014, cliquer ici
L’Observatoire de l’Espace/CNES
2 place Maurice Quentin
75001 PARIS
Tél : 33 (0)1 44 76 75 00