« Robots, cyborgs et autres compagnons » s’invitent au festival Sidération

OBS ESPACE REV UE 12Chaque printemps, depuis maintenant six ans, Sidération, le festival des imaginaires spatiaux, constitue le temps fort des actions menées depuis 2000 par l’Observatoire de l’Espace, le « laboratoire Art-Sciences » du Centre national d’études spatiales (CNES), pour susciter des rapports nouveaux entre la Culture et l’Espace. À l’occasion de cette nouvelle édition dédiée aux robots, cyborgs et autres compagnons, une quarantaine d’artistes – toutes disciplines confondues – présentent au public leurs créations inspirées de l’aventure spatiale, du 18 au 20 mars, au siège du CNES à Paris. C’est aussi l’occasion de découvrir le numéro 12 de la revue Espace(s), toujours aussi éclectique et passionnante …

Territoire de l’exploration scientifique et de l’aventure spatiale  depuis plus d’un demi siècle, l’Espace n’a cessé de nourrir l’imaginaire collectif – en témoignent notamment les nombreux films et chansons sur ce thème – pour faire désormais partie de notre culture. Au fil des décennies, la recherche spatiale a aussi permis la constitution d’un impressionnant fonds de données scientifiques, de relations d’expériences et d’images. Un véritable patrimoine où, par le biais de l’Observatoire de l’Espace, les artistes peuvent puiser leur inspiration ou bénéficier de l’expertise nécessaire à la réalisation de leur projet, comme ce fut le cas récemment pour Solar Wind, de Laurent Grasso.

SolarWind © studio Laurent Grasso

SolarWind © studio Laurent Grasso

 

Cette oeuvre monumentale qui impose depuis janvier 2016 dans le paysage de l’est parisien l’écho lumineux de variations météorologiques spatiales (1) est le fruit de deux ans de travail en lien avec l’Observatoire de l’Espace. Lequel est intervenu à la fois pour définir les phénomènes spatiaux que l’artiste souhaitait retranscrire à travers SolarWind et pour collecter les données scientifiques auprès des institutions et laboratoires concernés. Une collaboration qui doit aussi beaucoup à « la connaissance fine de l’art » que Laurent Grasso reconnait avoir trouvée en la personne de Gérard Azoulay, fondateur et directeur de l’Observatoire de l’Espace. (2)

Festival Sidération 2016, "CoSmosEroS", Hortense Gauthier

Festival Sidération 2016, « CoSmosEroS », Hortense Gauthier

Les artistes peuvent aussi faire l’expérience de « l’impesanteur », grâce à un Airbus 225 spécialement aménagé à cet effet. « Une expérience dont on ne peut rien dire sans l’avoir vécue« , comme le souligne la romancière Hélène Frappat qui s’apprêtait ce mois de mars 2016 à tenter l’aventure. Mais l’écriture n’a-t-elle pas « quelque chose à voir avec l’équilibre, le corps? », suggère-t-elle.

Quant au plasticien Eduardo Kac, qu’on connait surtout pour sa pratique en bio art, on lui devra bientôt « le premier poème en apesanteur« . Cette fois en conditions réelles puisque l’oeuvre, intitulée Télescope intérieur,  sera performée par l’astronaute français Thomas Pesquet à bord de la Station spatiale internationale, lors de la prochaine mission Proxima, dont le lancement est prévu pour le 15 novembre 2016. Une « poétique dépaysante » où le papier ne constitue plus le support des lettres, mais les lettres elles-mêmes, explique Eduardo Kac. On lui sait gré d’avoir tenté d’en ébaucher la démonstration avec ciseaux et papier lors de la conférence de presse organisée en janvier par l’Observatoire de l’Espace pour présenter sa saison culturelle 2016.

Festival Sidération 2016, "Qui manipule qui?" Jean-Louis Heckel, marionnedttiste : spectacle du marionnettiste Jean-Louis Hec

Festival Sidération 2016, « Qui manipule qui? » Jean-Louis Heckel, marionnettiste

Car si le Festival Sidération est une manifestation propre à l’Observatoire de l’Espace, celui-ci participe également aux grands rendez-vous culturels et artistiques que sont notamment la Nuit blanche (avec trois oeuvres de plasticiens retenues après appel à projets) et la Fête de la Musique. Pour l’édition 2016 de celle-ci, la participation des Voyageurs de l’espace est déjà assurée. Cet « ensemble à géométrie variable »  créé dans le giron de l’Observatoire, a imaginé, sous la double houlette du violoncelliste Didier Petit et de Gerard Azoulay, un nouveau spectacle musical, Pierres précieuses, qui rend hommage aux chansons françaises inspirées par le rêve spatial (Gainsbourg, Reggiani…),  et en renouvelle le répertoire avec sept chansons inédites écrites par des auteurs d’aujourd’hui. La sortie d’un CD, où le jazz a aussi sa place, est prévue en juin.

Festival Sidération 2016, « La main de l’âme, Didier Petit

Sans oublier les expositions réalisées en partenariat, comme Hors-sol à Angoulême avec le FRAC Poitou-Charentes (12 février-14 mai 2016) où sont présentées entre autres les trois oeuvres – installation, sculpture et vidéo – qui avaient été retenues pour la Nuit Blanche 2015. Du 16 juin au 31 août 2016, l’exposition Prévisions, présentée aux Abattoirs à Toulouse et co-produite avec le FRAC Midi-Pyrénées, fera appel aux archives pour présenter une étude iconographique des plans d’engins spatiaux mettant en relation ces images avec des représentations issues d’autres domaines. Un vaste chantier de recensement, classement pour mettre sur pied une « iconologie des études spatiales », précise Christophe Kihm, commissaire de l’exposition.

Festival Sidération 2016 : Jeanne Morel, performance Peau d'Âme

Festival Sidération 2016 : Jeanne Morel, « Troisième corps »

C’est là une liste non exhaustive des propositions culturelles et artistiques de l’Observatoire de l’Espace, avec une diversité des domaines de création qui n’a cessé de s’accroître au fil des années et que reflète la programmation « volontairement éclectique » de cette nouvelle édition du Festival Sidération avec au menu : théâtre, musique, danse, marionnettes, vidéo, lecture, récits scientifiques…

Inauguré l’an dernier, le Caravansérail de l’Espace est reconduit pour cette édition 2016. Dans ce lieu ouvert en permanence et d’accès libre, le public peut venir écouter les interventions de  scientifiques, plasticiens, écrivains, historiens, etc.,  rencontrer des artistes et s’entretenir avec eux de leurs projets. Un grand voyage en perspective au siège du CNES qui « sera pour l’occasion peuplé de cyborgs, robots et autres compagnons. Mêlés au public, ils formeront tous ensemble un lieu à l’image de notre société »…

Observatoire de l'Espace, Conférence de Presse 26 janvier 2016. De gauche à droite : Christophe Kihm, Eduardo Kac, Gérard Azoulay, Hélène Frappat, Laurent Grasso, Didier Petit © db

Observatoire de l’Espace, Conférence de Presse 26 janvier 2016. De gauche à droite : Christophe Kihm, Eduardo Kac, Gérard Azoulay, Hélène Frappat, Laurent Grasso, Didier Petit © db

 

Pour consulter le programme détaillé du festival Sidération, cliquer ici

(1) SolarWind, Silos Calcia, 25 quai d’Ivry 75013 Paris
(2) Lire l’entretien avec Gérard Azoulay, réalisé à l’occasion du 15ème anniversaire de l’Observatoire de l’Espace

CNES
2 place Maurice Quentin
75001 PARIS
01 44 76 75 00

 

 

 

 

Cet article, publié dans Culture, Patrimoine, est tagué , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s