
Biennale de Sologne 2017/Jardin des sculptures, Nausicaa Favart-Amouroux, « Dans l »ombre de Cassandre »
Manifestation dédiée à la sculpture d’art contemporain en paysage, la Biennale de Sologne se déroule du 1er juillet au 17 septembre 2017 à Chaumont-sur-Tharonne et dans une quinzaine de communes et lieux de culture du pays Solognot. Cette 5ème édition, placée sous la présidence d’honneur du mathématicien Cédric Villani, rassemble une cinquantaine d’artistes et plus d’une centaine d’oeuvres autour de la thématique « Quand les Doutes deviennent Forme ». Invité d’honneur, la galerie Capazza propose une rétrospective de l’oeuvre monumentale du sculpteur Jacky Coville.
Ceux pour qui la Sologne évoque d’abord le paysage qui sert de décor au roman Le Grand Meaulnes ne seront qu’a moitié étonnés en découvrant que les bâtiments du Grenier de Villâtre, où est installée depuis une quarantaine d’années la galerie Capazza, ont probablement inspiré Alain-Fournier pour le décor de la fête au cours de laquelle Augustin Meaulnes rencontre Yvonne de Galais. La galerie comporte d’ailleurs une petite salle dédiée à l’écrivain (1).

Galerie Capazza. Au 1er plan une sculpture de verre de Matei Negreanu artiste permanent de la Galerie Capazza depuis 1983 / DR
N’ayant pas eu l’occasion de visiter le lieu, nous nous faisons l’écho des images glanées sur le site internet et des impressions de ceux qui en sont familiers. « Logis médiéval des écuyers du seigneur de La Châtre ? ferme du château au 19ème siècle ? Le lieu garde la trace d’une double origine, noble et paysanne. Chaque salle offre un espace dépouillé où chaque œuvre peut déployer son propre monde, entrer en résonance avec ses voisines ou bien encore faire écho d’une salle à l’autre, sans que jamais l’œil soit gêné par les artéfacts de leur mise en scène », écrit Françoise Clerc dans le livre publié en 2015 à l’occasion des 40 ans de la galerie. (2)

Biennale de Sologne 2017, Jardin de sculptures, Jonathan Bernard , »Métamorphose, I ,II , III
Mais c’est hors les murs qu’a lieu la rétrospective originale de l’œuvre monumentale de Jacky Coville avec la « Carte blanche » donnée à la Galerie Capazza. Elle s’inscrit en effet dans « Le Jardin des sculptures », un des trois temps forts de cette 5ème Biennale de Sologne. Plus d’une centaines d’oeuvres d’une quarantaine d’artistes sont amenées à dialoguer au fil d’un parcours organisé sur dix hectares dans le parc du château privé de La Motte, à Chaumont-sur-Tharonne, ouvert au public pour cette occasion.
Autre temps fort, « Artrimoine » élargit le parcours à seize communes et lieux de cultures qui seront investis par les oeuvres d’une quinzaine d’ artistes, afin de mettre en résonance art contemporain et patrimoine historique.

Régis Poisson et Sophie Prestigiacomo-Dhuizon, « Conciliabule céleste »
Enfin, le « Symposium » mettra le public en contact avec le processus même de création, du 2 au 17 septembre à Chaumont-sur-Tharonne, siège de Sculpt’en Sologne, l’association d’intérêt général à l’initiative de la Biennale. Cinq artistes en résidence durant dix jours vont concevoir et réaliser chacun une oeuvre monumentale à partir de billes de bois de grande taille (séquoia, cèdre, pin Douglas) sur le thème de la Biennale, Quand les Doutes deviennent Forme. Pour les organisateurs il s’agit d’une « performance à la fois artistique, physique, culturelle et conviviale ». À l’issue de celle-ci deux prix seront décernés, l’un par un jury de professionnels de l’art, l’autre par le public.
Dans le même temps, la galerie Jardins en Art, partenaire pour la première fois de la Biennale, ouvrira un espace éphémère au coeur du village de Chaumont-sur-Tharonne. Tandis que le Jardin de Sculpture et Artrimoine accueillent les oeuvres de trois artistes soutenus par la galerie parisienne – Robert Arnoux, Jean-Marc de Pas et Marine de Soos. (3)
Quant au choix du thème de cette Biennale 2017, laissons la parole à Stanley Neff, Commissaire d’exposition du Jardin de Sculptures et d’Artrimoine : « Le doute est à l’origine de la liberté intellectuelle et de la sagesse de l’artiste. Douter c’est examiner, c’est démonter et remonter les idées comme des rouages, librement et sans précipitation, contre les certitudes puissamment ancrées en chacun de nous. »

Galerie Capazza, Jacky COVILLE, Serpent de mer masqué
(1) Né en 1886 à La Chapelle-d’Angillon dans le Cher, Henri Alban Fournier – il adoptera le pseudonyme d’Alain-Fournier en 1913 lors de la publication de son roman, un an avant de mourir sur le front de la Grande Guerre – a passé son enfance en Sologne.
(2) Ensemble depuis 40 ans, Éditions Galerie Capazza, 2015
(3) Ouverte en 2014 au 11 de la rue Racine à Paris par Jérôme Marcadé, la galerie Jardins en Art est dédiée « aux artistes qui travaillent de près ou de loin sur la thématique du jardin et de la nature au sens large » (Jérôme Marcadé in De Belles choses )
A bientôt sur les lieux, j’espère ? Après cette majestueuse entrée en matière… Les artistes et les oeuvres du Symposium, en live, promettent d’autres belles émotions auxquelles prélude cette page! Bravo.
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