
De gauche à droite, Giulia Manset, »Sans titre »,2016/Ji-Min Park, « Sans titre »,2016/Camille Pajot, « CarottageN°1, 2016/Benoit Gehanne, « Recul3 », 2015 – Photos & montage db
Ils ont entre 25 et 50 ans et représentent le dynamisme de la scène artistique contemporaine française. Tous ont étudié à l’Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs et leur pratique artistique est le fruit de l’enseignement pluridisciplinaire dispensé dans cette institution qui fête cette année ses 250 ans. Ensemble ils lui rendent hommage avec cette exposition Relève, organisée par l’Association des anciens Élèves de l’ENSAD et présentée du 18 au 26 octobre 2016 dans la Galerie du Crédit Municipal, un établissement lui aussi pluricentenaire, installé depuis le XVIIIe siècle au coeur du Marais. (1)
Relève : le titre affiche d’emblée la volonté des organisateurs de mettre en évidence le talent et la diversité d’artistes jeunes et moins jeunes – ils ont de 25 à 50 ans -, déjà représentés par des galeries ou pas, qui, passés par les Arts décoratifs, ont développé une activité artistique autonome. Les 49 réunis ici ne sont pas les seuls et ils viennent après beaucoup d’autres. « Sur une liste d’une centaine d’artistes comptant sur la scène artistique française, quarante ont étudié à l’Ensad« , souligne Marty de Montereau, président de l’Association des anciens élèves de l’Ensad et commissaire général de l’exposition. « Ils sont présents aussi dans les galeries, mais ne mettent pas en avant leur formation à l’Ecole des Arts décoratifs« …

De gauche à droite, au mur : Marion Flament & Ludovic Léger, « Guerriers »,2015/Sandra Matamoros, « JUNIORE,2016 // sur l’estrade : Quentin Levasseur, Noces »,2014/ Eric Robin, « Marlène », 1998/Maximum (Romée de La Bigne & Basile de Gaulle), « fauteuil haut Gravêne 9.5 » © db
Si les noms de Charles Garnier, Hector Guimard ou Henri Matisse sont souvent cités pour évoquer d’anciens élèves devenus des personnalités illustres, nombre de créateurs majeurs de la scène artistique contemporaine sont eux aussi issus de l’Ecole, comme Ronan Bouroullec, Jean-Paul Goude, Annette Messager, Jérôme Savary, Jacques Tardi, Xavier Veilhan, Zao Wou Ki, Yiking Yin…(2)

Yann Bagot, « Titans#01 »,2015 /photo db
Et il y a la Relève, avec cet « échantillon » de 49 artistes réunis dans l’exposition et qui, à l’instar de leurs ainés, produisent « des oeuvres qui ne sont pas forcément dans le droit fil de leur formation« …

Charlotte Charbonnel, « Concretios,2014 / Photo db
Un double souci a guidé le choix des oeuvres exposées, à la fois « la diversité des médium et la cohérence entre les générations« , explique Irène Karabayinga, co-commissaire artistique de l’exposition avec Laure Wauters (3). Il s’agissait aussi, » par le biais de thèmes récurrents, de créer des correspondances entre les artistes« . Comme par exemple entre le Titan (2015) de Yann Bagot (né en 1983) qui fait partie d’une série de dessins réalisés à l’encre de chine, diluée par l’eau salée et la pluie, sorte de paysage glaciaire, et les Concretios de Charlotte Charbonnel (née en 1980), où le sel fait son oeuvre sur des cordes… On peut voir aussi un écho à ces « matières-paysages » dans la Série Lunaire (2016) de Juliette Vivier (née en 1979), des héliogravures au grain sur cuivre, réalisées à partir de paysages virtuels en 3D, Chine collé iridescent appliqué sur papier gravure.

Laure Wauters, « Fragments », 2016 / Photo db

Irène Karabayinga, « Untitled (Set up#4) » © IK
Un exemple parmi d’autres qui caractérise un accrochage où « les pièces dialoguent« , comme tient à le souligner Laure Wauters. Une nécessité, ce « dialogue » pour qu’au-delà de formats, médiums, propos très divers, les oeuvres soient mises en valeur et s’offrent au visiteur comme un champ des possibles, dans une confrontation signifiante mais paisible qui laisse aussi à celui qui les regarde sa liberté d’interprétation. Et c’est réussi.
On ne peut qu’espérer que les visiteurs de la FIAC soient nombreux à faire le détour pour aller à la rencontre des artistes de Relève…

Chloé Tallot, « Ragazze, 2004 © Chloé Tallot
(1) Si la création du premier Mont-de-Piété à Paris remonte à 1637, c’est en 1778 que l’institution s’installe à l’adresse qu’elle occupe aujourd’hui rue des Francs-Bourgeois. Le siège social du Crédit municipal de Paris se trouve à l’emplacement de l’ancien l’Hôtel de Nouvion, bâti au XVIIe siècle sur un ancien couvent, lui-même édifié sur l’ancienne enceinte de Philippe-Auguste, érigée au XIIe siècle et détruite à cet endroit vers 1535.
Avant de pousser la porte de la Galerie on remarquera sur le sol de la cour les deux lignes de pavés qui indiquent le tracé de cette ancienne enceinte et conduisent au pied du vestige de la tour Philippe Auguste.
(2) D’abord dédié, dès 1766, à la création industrielle et à la valorisation des métiers artisanaux, l’enseignement dispensé dans l’Ecole s’est progressivement diversifié, pour prendre à partir des années 1960/1970 un nouvel élan en étendant le champ du design et en créant de nouvelles disciplines. Pour en savoir plus sur l’histoire et l’évolution de l’ENSAD, cliquer ici
(3) Toutes deux diplômées en 2012 de l’Ensad, sections Art-Espace et Image imprimée. Le même tandem avait conçu et organisé l’exposition Bataille sourde qui avait réuni une dizaine de jeunes artistes à la Galerie de la Cité internationale des arts, en septembre 2014.

design graphique Etienne Macquet
Liste des artistes exposés :
Yann Bagot, Samuel Bianchini, France Bizot, Paul Bertier, Ronan (& Erwan) Bouroullec, Lucie Calise, Jean-Baptiste Carron, Charlotte Charbonnel, Bastien Cessa, Charline Deschamps, Sandra Detourbet, Bruno Fert, Marion Flament et Ludovic Leger, Julia Gault, Benoit Gehanne, Gabrielle Gobeaud Bianco, Lyes Hammadouche, Irène Karabayinga, Sophie Kitching, Quentin Lefranc, Gabriel Leger, Thomas Lélu, Quentin Levasseur, Kevin Lucbert, Giulia Manset, Sandra Matamoros, Maximum (Romée de la Bigne et Basile de Gaulle), Eva Medin, Mathieu Merlet- Briand, Elsa Naude, Camille Pajot, Ji-Min Park, Naïmé Perrette, Sylvain Polony, Etienne Pottier, Regis R Vidal, Éric Robin, Pauline Sarrus, Laurent Seuws Drummer, Laëtitia Striffling, Clio Szeto, Chloe Tallot, Elene Usdin, Emmanuel Vaillant, Juliette Vivier, Laure Wauters.
À noter que la sculpture Volée Hélicoïdale, de Cyril Zarcone, exposée dans la cour, ne fait pas partie de l’exposition Relève, mais de la programmations Hors-Les-Murs de la foire internationale d’art contemporain YIA (Young international Artists) Art Fair.

Le Crédit Municipal Paris, cour Théophraste Renaudot avec au sol le tracé de l’enceinte Philippe Auguste, au fond la tour et à droite la Galerie © DR
Relève, Exposition du 18 au 26 octobre 2016
Tous les jours de 9h à18h.
Nocturnes les jeudi 20 et samedi 22 jusqu’à 21h
Crédit Municipal de Paris
55 – 57, rue de Francs-Bourgeois
75004 Paris
Métro : Hôtel de Ville / Rambuteau
Bel article ! Je partage
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