« Rwanda 1994, notre histoire? » : exposition au Mémorial de la Shoah à Paris

 

Dessin Diane 12 ans

 

 

« J’ai surmonté tellement de choses, Je suis immortelle!

    Je vais vivre sous l’avocatier que        mon père  a planté et vivre d’avocats

     Plus tard, je planterai des               graines. »

 

 

L’exposition-dossier organisée au Mémorial de la Shoah à Paris pour la 25ème commémoration du génocide des Tutsi au Rwanda, commence à l’entresol par des dessins d’enfants, Le génocide dans « l’oeil de l’enfance ». Des dessins « qui sont des récits et constituent des matériaux historiques », indique Hélène Dumas, commissaire scientifique de l’exposition. En effet, « rien, qu’il s’agisse des mots ou de la gestuelle exterminatrice, n’échappe à la minutie descriptive des enfants ». À  l’exception de celui de Diane et de sa légende, où résonne une sorte de résilience – même en l’absence de bouche sur le visage, « un trait commun à l’ensemble des dessins« ,  note Hélène Dumas – , ceux-ci  donnent à voir les massacres dans leur matérialité.

Ce qui n’est pas le propos de l’exposition qui se poursuit dans la mezzanine. (1) À travers de très nombreux documents, il s’agit d’éclairer le processus qui a conduit au génocide des Tutsi, d’établir la généalogie idéologique, politique et militaire du dernier génocide du XXe siècle. Expliquer  que « le génocide ne relève  pas d’une tragique fatalité ethnique, qu’il est le fruit d’une politique délibérée puisant sa justification dans un imaginaire raciste et la peur d’un ennemi d’autant plus menaçant qu’il revêt les traits du voisin », indique Hélène Dumas.  Un travail de connaissance marqué par « la volonté d’inscrire le génocide des Tutsi dans l’histoire et la mémoire des génocides du vingtième siècle. En France, le soutien du Mémorial de la Shoah est d’autant plus capital qu’en raison du rôle qu’a joué notre pays dans l’appui au régime criminel rwandais, les discours de déni et de négation s’expriment sans complexe, sans provoquer de protestation unanime », souligne Hélène Dumas.

Une dernière section, Après le génocide, la persistance des stéréotypes rassemble des propos émanant de personnalités du monde de la culture et de la politique. Dont une tribune de Hubert Védrine dans Le Point, datée du 23 novembre 1996, prônant une partition du Rwanda  : Hutu Tutsi, à chacun son pays » !!

Une exposition qui n’apprendra peut-être pas grand chose à certains et qui paraîtra peut-être un peu ardue à d’autres, mais dont le propos est clair : donner accès à « un savoir historique » du génocide. Rwanda 1994, notre histoire.

Des visites guidées gratuites de l’exposition ont lieu les jeudis 16 mai, 20 juin et 4 juillet à 19 h 30.

Rwanda, vue des collines entourant le mémorial de Murambi

(1) Une autre exposition, Rwanda 1994 : le génocide des Tutsi, présentée simultanément au Mémorial de la Shoah de Drancy, vise elle à faire entrer le visiteur dans la matérialité des massacres et à approcher l’événement par une narration centrée sur les objets, les archives sonores, vidéo ou écrites.

Exposition du Mémorial de la Shoah sur le génocide au Rwanda, sur les grilles de l’Hôtel de Ville

 

Mémorial de la Shoah, Paris
17, rue Geoffroy–l’Asnier
Paris 4e
Tél. : 01 42 77 44 72

Ouverture de 10h à 18h
Tous les jours, sauf le samedi.
Nocturne jusqu’à 22h le jeudi.

Exposition jusqu’au 17 novembre 2019

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